L’Assemblée mondiale de la santé, organe directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a demandé à l’OMS de produire un rapport mondial basé sur les meilleures preuves scientifiques disponibles sur le handicap. L’OMS a établi un partenariat avec la Banque mondiale, en partie pour permettre de prendre en compte le handicap dans d’autres domaines que la santé.
Les objectifs généraux du rapport
Fournir une description complète de l’importance du handicap et des réponses fournies sur la base des meilleures informations scientifiques disponibles. Le rapport comble une lacune majeure, en fournissant une analyse scientifique complète de la situation mondiale du handicap.
Il répond à des questions telles que « combien y a-t-il de personnes handicapées », « quelle est l’étendue des besoins et des besoins non satisfaits », « quels sont les obstacles à la participation » et « qu’est-ce qui permet de surmonter ces obstacles ?
Faire des recommandations pour l’action, tel est le but ce rapport recueillant des données à l’échelle mondiale. Le rapport souligne également ce qui peut être fait, conformément à la CDPH, pour améliorer la vie des personnes handicapées.
Le champ d’application du rapport mondial est large. Il aborde des mesures très complexes visant à améliorer l’accessibilité et l’égalité des chances, à promouvoir la participation et l’inclusion et à renforcer le respect de l’autonomie et de la dignité des personnes handicapées.
Rapport handicap : des estimations plus élevées de la prévalence
On estime que plus d’un milliard de personnes vivent avec une forme de handicap, soit environ 15 % de la population mondiale, sur la base des estimations de la population mondiale de 2010.
Ce chiffre est supérieur aux estimations précédentes de l’OMS, qui datent des années 1970 et qui suggéraient un taux d’environ 10 %.
110 à 190 millions de personnes vivent avec une ou plusieurs difficultés de fonctionnement très graves.
Un nombre croissant de personnes en situation de handicap
Le nombre de personnes handicapées est en augmentation. Cela s’explique par le vieillissement de la population – les personnes âgées sont plus exposées au risque de handicap – et par l’augmentation mondiale des maladies chroniques associées au handicap, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et les maladies mentales.
On estime que les maladies chroniques représentent 66,5 % de toutes les années vécues avec un handicap dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.
Les tendances en matière de handicap dans un pays donné sont influencées par l’évolution des conditions sanitaires et les tendances en matière d’environnement et d’autres facteurs, tels que les accidents de la route, les catastrophes naturelles, les conflits, l’alimentation et la toxicomanie.
Handicap : des expériences diverses au sein du Rapport
Les stéréotypes sur le handicap mettent l’accent sur les utilisateurs de fauteuils roulants et quelques autres groupes « classiques » tels que les malvoyants et les malentendants.
Cependant, l’expérience du handicap résultant de l’interaction des conditions de santé, des facteurs personnels et des facteurs environnementaux varie considérablement.
Si le handicap est en corrélation avec le désavantage, toutes les personnes handicapées ne sont pas également désavantagées.
Les femmes handicapées sont confrontées à la discrimination fondée sur le sexe ainsi qu’à des obstacles handicapants.
Les taux de scolarisation diffèrent selon les déficiences, les enfants souffrant de déficiences physiques s’en tirant généralement mieux que ceux souffrant de déficiences intellectuelles ou sensorielles.
Souvent, les personnes ayant des problèmes de santé mentale ou des déficiences intellectuelles sont celles qui sont le plus exclues du marché du travail.
Les personnes souffrant de déficiences plus graves sont souvent plus défavorisées, comme le montrent des données allant du Guatemala rural à l’Europe.
Rapport handicap : les populations vulnérables
Le handicap affecte de manière disproportionnée les populations vulnérables. Les résultats de l’enquête mondiale sur la santé indiquent une prévalence du handicap plus élevée dans les pays à faible revenu que dans les pays à revenu élevé.
Les personnes appartenant au quintile de richesse le plus pauvre, les femmes et les personnes âgées présentent également une prévalence plus élevée de l’invalidité.
Les personnes à faible revenu, sans emploi ou ayant un faible niveau d’éducation sont plus exposées au risque de handicap.
Les données des enquêtes en grappes et à indicateurs multiples menées dans certains pays montrent que les enfants des ménages les plus pauvres et ceux des groupes ethniques minoritaires sont nettement plus exposés au risque de handicap que les autres enfants.
Handicap : les pays à revenu intermédiaire et à faible revenu
Le rapport souligne que dans les pays à revenu intermédiaire et à faible revenu, un plus grand nombre de personnes souffrent d’un handicap associé à des causes évitables, telles que des blessures involontaires et la stérilité résultant d’un avortement non médicalisé et d’une septicémie maternelle.
Les données mettent également en évidence le manque d’interventions dans les pays en développement pour les affections faciles à traiter, telles que la perte auditive, les erreurs de réfraction et les cataractes.
En ce qui concerne les principales causes de déficiences, des informations complémentaires mettent en lumière les facteurs suivants :
- Malnutrition (20 %) ;
- maladies non infectieuses (20 %) ;
- maladies congénitales (20 %) ;
- accidents, traumatismes et guerre (16 %) ;
- maladies infectieuses (11 %) ;
- vieillissement (11 %).
Recommandations du Rapport mondial sur le handicap
Sur la base des observations analysées dans le rapport, l’OMS et la Banque mondiale ont formulé neuf recommandations d’action :
1 : Permettre l’accès à tous les systèmes et services courants ;
2 : Investir dans des programmes et services spécifiques pour les personnes handicapées ;
3 : Adopter une stratégie et un plan d’action national en faveur des personnes handicapées ;
4 : Impliquer les personnes handicapées ;
5 : Améliorer la capacité des ressources humaines ;
6 : Fournir un financement adéquat et améliorer l’accessibilité financière ;
7 : Accroître la sensibilisation et la compréhension du public ;
8 : Améliorer la collecte de données sur le handicap ;
9 : Renforcer et soutenir la recherche sur le handicap.
Les recommandations du rapport sont particulièrement pertinentes dans le contexte de la planification des projets de développement, et leur examen peut constituer un guide intéressant dans chaque secteur. Ce faisant, les acteurs du développement peuvent contribuer à répondre aux besoins mondiaux et aux lacunes en matière de données ou de recherche.